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Le conflit sans fin entre l'Arménie et l’Azerbaïdjan

L’origine du conflit 


Le conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan date d’au moins un siècle. Lors de la capitulation de l’Empire Russe devant l’Allemagne, et de la révolution bolchévique, les deux pays convoitent cette petite région qu’est le Nagorny-Karabagh. En 1917, l’Arménie, l’Azerbaïdjan et la Géorgie, les trois nations du Caucase ayant été pendant longtemps sous le contrôle russe déclarent leur indépendance en formant la République démocratique

fédérative de Transcaucasie. Elle est dissoute après seulement trois mois

d’existence.


Suite à cette dissolution des conflits débutent dans plusieurs régions : le Nakhitchevan, le Zanguezour (région actuelle de Syunik), et le Karabagh. L’Arménie et l’Azerbaïdjan se querellent au sujet des frontières au niveau des trois régions. Les Arméniens du Haut-Karabagh tentent alors de déclarer l’indépendance mais échouent. Il est important de rappeler que le Haut-Karabagh actuel est officiellement un territoire de l’Azerbaïdjan mais que pourtant, il est composé en grande majorité d’une population Arménienne et surtout chrétienne et par une petite minorité d’Azéris musulmane chiite, et que les deux populations ont une relation très tendue.


Viens ensuite l’intervention désastreuse de Staline qui avec le « Kavburo » (Bureau du Caucase) doit appliquer dans la région des « découpages ethniques » avec des Républiques. A l’origine, ce comité décide l’annexion du Karabagh à la République d’Arménie, mais un soulèvement de la part des dirigeants Azéris conduit le Kavburo a attribuer cette région à l’Azerbaïdjan. Sous l’ère soviétique, les Arméniens du Karabagh se sentent discriminés par l’Azerbaïdjan car ils auraient restreint les liens entre la terre annexée et l’Arménie et mèneraient une politique de déracinement des populations arméniennes en

les excluant de l’Oblast.


Les questions sur l’appartenance territoriale du Haut-Karabagh sont remises

sur la table lorsque Gorbatchev devient Secrétaire Général du Parti Communiste de l’URSS

en mars 1985. Les citoyens obtiennent plus de libertés et peuvent alors exprimer

leur désaccord vis-à-vis du système soviétique. Les dirigeants du Soviet régional

du Karabagh votent alors une unification de la région avec l’Arménie. Les

dirigeants arméniens se plaignent alors de la tentative « d’azérifier » la région

en ayant par exemple aucun programme en Arménien dans les écoles.


Les conflits ethniques 


Le 22 février 1988, près de la ville d’Askeran, des altercations ont lieu entre populations arméniennes et azéris durant lesquelles 50 arméniens sont blessés et deux jeunes azéris sont tués. Des séries de manifestations débutent alors.


Après quelques temps, une chasse aux résidents arméniens de Soumgaït est

lancée. Selon les statistiques soviétiques, 32 arméniens perdent alors la vie.

Durant trois jours, des arméniens sont violés, battus et tués dans les rues et

dans les appartements en ville. Les forces soviétiques mettent fin aux émeutes.


Après ce massacre, une escalade de la violence débute alors. Pendant plusieurs

années, des combats, des nettoyages ethniques et autres atrocités sont

commis. Un-cessez-le feu est déclaré en 1994.


Le bilan des conflits 


Le nombre de réfugiés déplacés en raison du conflit monte à 1 million. 400 000 arméniens ont fui l’Azerbaïdjan, 30 000 autres ont quitté le Karabagh. Et environ 800 000 Azéris ont été déplacés par les combats. Des biens culturels arméniens ont également été détruits jusqu’en 2005 avec notamment des profanations dans des cimetières.


Le conflit actuel


Le conflit frontalier au Haut-Karabagh persiste mais il se faisait moins violent jusqu’à ce mois de septembre où les tensions sont beaucoup plus vives et une guerre risque d’éclater à nouveau. Depuis juillet dernier, le conflit armé a repris et des combats ont éclaté le 27 septembre. La loi martiale a été déclarée dans les deux pays. Certains habitants souhaitent s’engager pour leur patrie.


Le rôle des puissances étrangères dans le conflit 


Plusieurs pays ont un impact important dans le conflit. Tout d’abord la Turquie : Erdogan a affirmé son soutien inconditionnel à l’Azerbaïdjan et apporterait même un soutien militaire. Sur le plateau de France Inter, l’Ambassadrice Arménienne Hasmik Tolmajyan affirme que « l’Azerbaïdjan dans cette aventure est fortement encouragé par la Turquie qui lui fournit un soutien à la fois politique et militaire inconditionnel » En effet, la relation est très tendue entre la Turquie et l’Arménie. Rappelons que la Turquie refuse l’appellation de "génocide arménien" mais parle de massacres mutuels en dépit de la demande de reconnaissance de l’Arménie. La Russie, quant a elle, possède un rôle inconfortable, alliée des deux pays qui s’affrontent elle ne peut pas intervenir dans la faveur d’un des deux pays. C’est donc un casse-tête pour la diplomatie russe qui appelle donc à l’apaisement des tensions. L’ONU, par l’intermédiaire de son secrétaire général, exhorte les parties à cesser le combat et à retourner à des négociations de fond sans délai. L’Iran observe quant à elle le conflit attentivement sans intervenir. Le groupe de Minsk dépendant de L’OSCE (organisation pour la sécurité et la coopération européenne) dont les co présidents sont la France, les Etats-Unis, et la Russie, dont l’objectif est d’encourager les négociations pour pouvoir engager un processus de paix entre les deux pays.


Ce conflit est la prolongation d’environ un siècle d’affrontements entre les deux pays qui n’ont pas intérêt à rentrer en guerre. La présence de la Turquie peut potentiellement changer la situation car Erdogan profite des crises pour étendre sa puissance. Si une guerre éclatait, les conséquences seraient graves : plusieurs puissances qui seraient concernées.


Un article de Baptiste F

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