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L’Outre-Mer n’est pas un ensemble de territoires de seconde zone

Le Conseil d’Etat a rendu vendredi 12 mars une décision concernant les motifs impérieux imposés aux français rentrant de l’étranger en y mettant fin. Cette décision est tout à fait légitime envers les citoyens résidant à l’étranger souhaitant se rendre en France, mais une question demeure, sur le sort réservé aux français d’Outre-Mer.


Quid des départements, régions et collectivités ultramarines ?


Encore une fois, les ultramarins pâtissent de la situation et sont considérés comme des citoyens distincts des autres français, aggravant un sentiment d’exclusion à l’égard de la Nation. Les motifs impérieux de/vers la France métropolitaine restent à ce jour imposés ce qui constitue une discrimination territoriale majeure envers ces 3 millions d’habitants.


Pourquoi le caractère « disproportionné » de la décision gouvernementale n’a pas également pris en compte pour ces collectivités ? Il est important de souligner qu’au sein de cette décision, fait étonnant, seules les Antilles françaises sont mentionnées (Guadeloupe, Martinique, Saint-Martin, Saint-Barthélemy) alors que les mesures restrictives sont appliquées pour l’ensemble des collectivités ultramarines. Encore une fois, ce flou juridique rend la législation incompréhensible et illisible pour les citoyens.


Aucun fondement juridique n’est également évoqué par ce Conseil puisque seule « une crainte d’un afflux de touristes » est mentionnée à des fins de justification. Le secteur touristique, déjà très fragilisé par la crise économique n’est-t-il pas indispensable à la stabilité de l’économie locale ? L’économie liée à hôtellerie-restauration n’est pourtant pas négligeable, dans ces territoires où le taux de chômage avoisine les 25 à 30% notamment chez les jeunes. Nos restaurateurs et hôteliers ultramarins ne savent-ils pas s’adapter à la crise en mettant en place un protocole sanitaire strict ?


N’est-il pas préférable d’accentuer et de prioriser les vaccinations en Outre-Mer sachant que les populations sont plus vulnérables que dans l’hexagone ?


En Guadeloupe, au 10 mars, seules 12 438 personnes ont été vaccinées (communiqué de l’ARS), soit moins de 3% de la population. Les collectivités territoriales de Saint-Pierre et Miquelon et Wallis-et-Futuna n’ont quant à elle pas commencé la campagne de vaccination. Celle-ci devrait être mise en œuvre à compter de fin mars selon les dernières informations communiquées par les autorités sanitaires.


Lors du premier confinement, nous avions pourtant été informés par le gouvernement de la présence de l’armée et notamment de la Marine, en renfort, afin d’épauler les centres hospitaliers saturés et de pouvoir ainsi décongestionner l’ensemble du système. Cela va-il s’appliquer pour les campagnes de vaccination prochaines ?


Pourquoi de tels écarts de décisions depuis la crise du coronavirus ? La continuité territoriale et l’unité de l’Etat ont-elles été masquées et sacrifiées avec la pandémie


Les décisions du gouvernement concernant les tests PCR obligatoires pour se rendre sur les DROM avaient déjà fait passer nos territoires après les Etats étrangers puisqu’aucune priorité n’avait été accordée. Les retards liés à la saturation des laboratoires dans les l’hexagone ont été un frein à la mobilité vers l’Outre-Mer comme l’a souligné le député LR de la Réunion David Lorion lors d’une séance de questions au gouvernement à l’Assemblée Nationale.


Les ministères de l’Outre-Mer et de la Santé n’avaient pas rendu obligatoire la présence de laboratoires au sein des terminaux lors du déconfinement estival, laissant ainsi les transporteurs aériens dans l’embarras. Ce sont ces dernières qui, malgré le retard et l’incertitude permanente sue la situation sanitaire ont dû gérer de manière autonome la mise en place de centres de dépistage provisoire, conjointement avec les sociétés aéroportuaires.


Qu’a fait l’Etat français pour nos compagnies aériennes ultramarines ?


Absolument rien, puisqu’aucune subvention n’a été reversée, laissant ainsi planer une incertitude permanente sur leur économie. Ces dernières exercent pourtant le service de la continuité territoriale, fondamentale et indispensable dans un pays tel que le nôtre. Seule Corsair, en très grosse difficulté financière et à la recherche de repreneurs a pu bénéficier d’un plan de 139 millions d’euros de la part de l’Etat après accord (auquel des entrepreneurs ont rajouté près de 150 millions), permettant ainsi la finalisation d’achats visant à moderniser la flotte.

En effet, le gouvernement d’Edouard Philippe, puis celui de Jean Castex ont en effet préféré s’attarder sur la « Convention citoyenne sur le climat » mais également sur les pressions des lobbys écologistes et anti-transports aériens. L’Outre-Mer n’a pas été le seul impacté par ces décisions unilatérales écologistes puisqu’Air France, en retour des 7 milliards d’euros versés a aussi dû renoncer à un certain nombre de lignes domestiques telles que Paris Orly – Bordeaux, ce qui est du véritable « pain béni » pour la SNCF, qui rappelons-le est toujours bénéficiaire du monopole ferroviaire sur les lignes à grande vitesse.


Alexandre Martinez

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