Il y a des pays, jadis rayonnants qui sont aujourd’hui ruinés, isolés. Il y a des pays où la crise sanitaire n’est pas un sujet, et encore moins une préoccupation. Il y a enfin bon nombre de questions d’actualités qui ont disparu à cause de la Covid 19. Celle sur l’état du Venezuela vient de refaire surface par un tragique fait divers, pourtant de plus en plus fréquent. Ce samedi 19 décembre 2020, 28 Vénézuéliens sont morts dans le naufrage de leur embarcation de fortune alors qu’ils essayaient de fuir leur patrie. Petit état des lieux du cas vénézuélien en cette fin d’année 2020.
Depuis 2 ans maintenant, nous savons que ce pays est sous les feux des projecteurs, et notamment depuis la tentative d’assassinat par drone du président Nicolas Maduro, le 4 août 2018. Le pays, déjà profondément touché par la crise économique, a connu un tournant autoritaire et la réaffirmation du chavisme. Une inflation de près de 10 000%, des pénuries massives, dont les images de rayons de supermarchés vides avaient fait le tour de la planète, des répressions et l’extrême pauvreté avaient mené alors à de violentes et meurtrières émeutes. Le président du Parlement, Juan Gaido, s’est quant à lui autoproclamer Président par intérim, ce qui a provoqué de nombreuses arrestations par le pouvoir en place.
Et la situation n’est pas prête de s’arranger. Les législatives qui datent d’il y a une semaine ont permis au pouvoir en place d’obtenir la majorité à l’Assemblée Nationale, seule Institution que le régime ne contrôlait pas. La stratégie de l’opposition, qui consiste au boycott des élections coûte donc cher à Gaido, dont le manque d’action sert les alliés de Maduro. En effet, même si la légitimité de l’élection, avec 69% d’abstention et la mainmise du pouvoir est discutable, il est vrai que la stratégie, évidemment perdante de l’opposition, peut surprendre et interroger. Pour contester ces résultats, le « président par intérim » a lancé un référendum sur la Constitution. Cette opération symbolique n’a attiré que 6,4 millions d’électeurs. Echec de l’opposition qui s’est contenté de dénoncer la censure.
Avec des airs de Guerre Froide, l’ancien bloc de l’Ouest reconnaissant Gaido comme président et la Russie et la Chine sont favorables au régime en place. La question du Venezuela n’a pas fini de passionner le monde entier. Certains ne voient désormais qu’une intervention des Etats-Unis et de ses alliés d’Amérique Latine pour mettre fin au régime de Chavez. Affaire à suivre…
Aymeric.L