L'Europe, telle que l'avait imaginée Robert Schuman le 9 mai 1950, devait être une terre unique de partage et d'entraide entre les nations. Aujourd'hui, ce modèle peut être remis en question à l'heure où le monde traverse une virulente crise sanitaire.
L'Europe, un conte de fée
"L'Europe est un conte de fée" : c'est par ces mots que le président Serbe Aleksandar Vukic a qualifié le vieux continent en pleine crise sanitaire.
Devenue épicentre de la pandémie, Belgrade dénonce l'absence d'aide de l'Union Européenne envers les pays qui la composent. Le 15 mars 2020, la Commission Européenne a annoncé la limitation des exportations de masques et autres matériaux permettant de survivre à cette pandémie mondiale. L'aide humanitaire de l'Europe ne peut avoir lieu seulement lorsque l'accord est donné par les Gouvernements Européens. Cette mesure concernant les exportations risque de créer une vive inquiétude au sein des pays Balkans, qui disposent d'infrastructures hospitalières défaillantes. Le 23 mars, la Serbie compte 197 cas de contamination et 1 décès.
L'entraide Européenne, une illusion ?
L'Italie, pays le plus touché par le Covid-19, compte à l'heure actuelle 59 138 individus malades et un taux de mortalité tristement élevé. En 24 heures, 651 Italiens ont succombé au Coronavirus, élevant ainsi le nombre de décès à 5 476. Malgré ces chiffres alarmants, ce n'est pas vers l'Union Européenne que Rome s'est tournée. C'est à l'échelle internationale que la ville a lancé un appel au secours. Giussepe Conte, président Italien, espère que la Chine, Cuba et le Venezuela puissent aider son pays à gérer la pandémie. Cuba a répondu instantanément à la demande du chef d'Etat en déployant en Lombardie (région la plus touchée par le Coronavirus) 52 médecins et infirmiers dont certains ayant combattu le virus Ebola en Afrique. Le 12 mars, Pékin avait déjà envoyé 9 médecins à Rome pour collaborer avec les équipes médicales présentes sur place. Des dizaines de milliers de masques, des ventilateurs et des électrocardiographes ont été livrés par avion à cette même date. D'après l'agence italienne Ansa, 3 millions de masques provenant de Chine, d'Egypte, d'Inde et de Russie arriveront en Italie dans les prochains jours. En effet, suite à une entrevue entre les deux chefs d'Etats Vladimir Poutine et Giussepe Conte, Moscou a finalement décidé d'apporter son aide au pays. Le 22 mars, le Ministre Russe de la Défense a annoncé qu'il enverrait environ 100 virologues et épidémilogites. Des véhicules militaires TMS-65U de désinfection/décontamination pourraient faire partie du lot d'aide.
La trahison Tchèque
A défaut d'être solidaires, ce sont des coups bas qui se profilent entre les Etats membres. Il s'agit d'individualisme plutôt que de partage. Au bagne le slogan "In varietate concordia". Le 20 mars, un tweet sulfureux du Ministre de l'Intérieur Tchèque a largement fait réagir la scène internationale. Dans cette publication, Prague avoue avoir saisi, à sa frontière, des centaines de milliers de masques dont une "petite partie" venant de Chine, à destination de l'Italie. Le quotidien La Repubblica, affirme que la République Tchèque a dérobé 680 000 masques et des milliers de respirateurs. Un pas si maigre butin finalement.
La crise sanitaire au sein de l'Europe connait une gestion pour le moins calamiteuse et les pays membres ne peuvent se faire confiance. En France, la pénurie de masque est également l'un des principaux problèmes : 674 personnes sont décédées et 16 246 sont infectées. Espérons que le Gouvernement Français saura régler avec professionnalisme la suite de cette crise historique.
