Confinement : les violences conjugales en nette augmentation
- occidentis
- 10 mai 2020
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 23 sept. 2020
Touchée par une pandémie mondiale, la France est confinée depuis plusieurs semaines. Si l’économie subit de plein fouet cette mise à l’arrêt forcée, la quarantaine fait aussi grimper le nombre de violences conjugales.
Un contexte anxiogène
Les violences conjugales touchent en moyenne chaque année 60 000 personnes en France. Plus de 80% concernent celles faites aux femmes, mais il est trop peu mentionné qu'une victime sur cinq est un homme. Les violences ne sont pas que physiques. Elles peuvent être psychiques, psychologiques ou sexuelles. Malheureusement, c’est un crime qui ne cesse de se répandre.
À l’annonce du confinement, les français se sont tous demandés comment occuper leur temps, comment supporter la vie en communauté, comment vivre enfermés loin de leurs activités. Pour certaines personnes, une question prime : "comment vais-je pouvoir survivre aux blessures de mon mari/de ma femme ?" Étant toujours sous le regard d’un conjoint qui effraie, les possibilités d’appeler à l’aide deviennent pratiquement nulles. Les moyens de s’échapper s’amoindrissent. Vivre enfermés du matin au soir, s’endormir dans les bras de son bourreau, laissent d’importantes séquelles. Sans oublier que certains foyers abritent des enfants. Privés d’école, ils deviennent les premiers spectateurs des violences de leurs parents. Entre peur omniprésente et cris de souffrance, les enfants sont d’autant plus sujets à certains traumatismes.
Des chiffres alarmants
Au début du mois de mars, le Ministre de l’Intérieur Christophe Castaner avait annoncé une baisse du nombre de plaintes déposées pour violences conjugales. Depuis, le confinement s’est mis en place et une forte progression a été observée « la semaine du 6 au 12 avril avec plus de 2 000 plaintes qui ont été déposées. C’est un nombre à peu près équivalent à la même période l’année dernière », souligne Pauline Forgue, journaliste pour Franceinfo. L’Organisation mondiale de la Santé fait état d’une augmentation allant jusqu’à 60% des appels d’urgence des victimes de violences de la part de leur partenaire en avril dernier. De manière générale, les violences conjugales sont en hausse de 30% depuis le début du confinement. En ce sens, « Il y a eu cinq fois plus de signalements pendant la période de confinement », affirme Marlène Schiappa, secrétaire d’État, chargée de l'Égalité entre les hommes et les femmes et de la Lutte contre les discriminations. En comparaison, les interventions à domicile ont augmenté de 48% par rapport à la même période en 2019. Si les interventions des forces de l'ordre se multiplient, ce n'est pas forcement le cas des plaintes déposées par les victimes. De fait, les initiatives se multiplient.
Comment sauver des vies ?
Depuis le 26 Mars, les pharmacies se mobilisent. Les personnes victimes de violences conjugales peuvent se rendre dans une pharmacie pour bénéficier immédiatement d’une protection de la part de la police.
Les services des tribunaux traitant les affaires de violences conjugales ne cessent leur activité, bien que confinés. Il est donc toujours possible de demander une ordonnance de protection.
Même en confinement, la plateforme de signalement des violences sexuelles et sexistes demeure opérationnelle, 24h/24, sur arretonslesviolences.gouv.fr.
Plus que jamais il faut porter secours à ces victimes confinées tout près de la mort. Un système lancé en 2015 fait à ce sujet un retour en force : l’application App-Elles. Celle-ci permet de déclencher une alerte sans que le conjoint ne puisse s’en apercevoir. L'application App-Elles permet aux victimes de prévenir les secours ou leurs proches, d'un danger imminent. L’action est immédiate. C’est une application gratuite à télécharger sur votre smartphone.
Rappelons les premiers numéros à composer si vous êtes ou connaissez un de vos proches victimes de violences conjugales : -3919 : numéro d’écoute national pour les femmes victimes de violences, du lundi au samedi de 9h à 19h. -119 : numéro d’appel pour l’enfance en danger, joignable 24h/24 et 7j/7. -les 17 et 112 (police et gendarmerie), le 18 (pompiers), le 15 (SAMU). -114 : Numéro d’urgence pour contacter par SMS la police ou la gendarmerie, accessible 24h/24 et 7j/7. Attal Aaron Raymond
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