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Avortement : l'article de la discorde

  • occidentis
  • 12 oct. 2020
  • 3 min de lecture

C’est un débat animé qui s’est ouvert à l’Assemblée Nationale le 8 octobre au moment de discuter le premier article d'un projet de loi parlementaire visant à étendre le délai légale du droit à l’avortement. Le faisant passer de douze à quatorze semaines, cet article représente à la fois un tournant majeur dans l'histoire de l'avortement légal et un spectaculaire exemple de ce dont est capable la majorité présidentielle lorsqu’elle décide de s’affirmer en tant que groupe parlementaire avec ses groupes satellites comme EDS (écologie démocratie solidarité) dont Albane Gaillot ,l'une de ses membres, est à l'initiative de cette loi.


Dans le cadre du vote de l’article premier de la proposition de loi « visant à renforcer le droit à l’avortement », le groupe de la majorité a confirmé son goût pour les questions de « bioéthique » en allant contre l’avis du gouvernement qui s’est opposé à cet article. Olivier Veran, qui s'était ému d'une réduction du nombre d'avortements qu'il jugeait « inquiétante » durant le confinement, n’aura pas réussi à convaincre la majorité d’attendre l’avis du CCNE (Comité consultatif national D’éthique), majorité qui s'est divisée sur le sujet puisque 56 des 74 députés LREM ont voté en faveur de l’article.


Ce coup parlementaire ne fait que confirmer l’ultra progressisme de certains députés du groupe présidentiel comme des oppositions. C’est le cas de la députée Clémentine Autain qui fait de l’avortement l’éternel combat et voit dans cet acte médicale le summum de la liberté des femmes à disposer de leur corps.


En refusant d’attendre l’avis du CCNE, les députés progressistes ont clairement affiché leur dégoût de la réflexion morale et éthique, préférant les idées guidées par les passions. Cela ne doit guère étonner puisque depuis bien longtemps la morale est reniée, réduite à quantité négligeable dans le débat parlementaire. Et pourtant, c’est bien de morale dont il est question, c'est bien la définition même de ce que l'on considère comme la vie qui est en jeu. S’il est possible d’étendre le délai de l’avortement volontaire et légal , c’est parce que la loi ne définit pas à quel moment de la gestation on peut considérer que la vie apparaît. Cette absence, ou plus précisément ce rejet, de réflexion sur ce point est bien pratique pour les progressistes puisque c'est à la faveur de ce manque qu’est rendu possible l'extension du délai.


2 semaines de plus ou de moins.


Au fond, la question des deux semaines pourrait apparaître comme tout à fait stérile dans un pays qui pratiquait en 2019 le nombre record 232 000 interruptions volontaires de grossesses, selon l'AFP, soit le chiffre le plus haut depuis trente ans. La cause de ce débat est un rapport parlementaire sur l’accès à l’IVG établi par les députés marie-noël Battistel (PS) et Cécile Muschotti (LREM). Elle pointe du doigt qu' « en France, la principale explication aux difficultés d’accès à l’IVG résulte essentiellement du désintérêt à l’égard d’un acte médical peu valorisé et considéré comme peu valorisant ». Or, cet acte n'est pas anodin, cette pratique médicale ne saurait être banale du fait de ce qu’elle implique autant pour la patiente que pour le médecin. À cette fin, la « clause de conscience », permettant aux personnels médicaux de ne pas pratiquer d’avortement si cela est contraire à leurs idées, avait été intégrée dans le texte de la loi Veil de 1975. L’extension de ce droit à l’IVG transforme l’acte puisque au-delà de douze semaines, un geste médical « nouveau » , différent de celui d’un avortement avant douze semaines, est ainsi nécessaire pour extraire l’enfant à naître. Le chef du service de gynécologie obstétrique du CHU de Strasbourg expliquait au Monde qu’ « effectue une IVG à quatorze semaines de grossesse n’a rien d’anodin, c’est un acte lourd et potentiellement dangereux ». L’article voté en première lecture le 8 octobre 2020, n'est donc pas seulement une extension de délai, c’est une transformation de la législation pour l’ouvrir à un nouvel acte particulièrement violent pour le corps humain.


En s’émouvant d’un difficile accès à l'IVG, le rapport ne fait aucun cas des 230 000 femmes ayant subi un avortement chaque année. Loin d’être une avancée, c’est l’abandon de centaines de milliers de femmes laissées seules après un acte médical au conséquences graves qui est à souligner.


Georges Taffoureau

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