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La bien-pensance toute puissante à l’heure des sociétés ultra-connectées.

  • Photo du rédacteur: Occidentis
    Occidentis
  • 9 janv. 2021
  • 4 min de lecture

Selon la définition du Larousse, le bien-pensant est une « personne qui se conforme à l’ensemble des opinions dominantes ». Autrement dit, le bien-pensant est celui qui ne pense pas par lui-même mais se contente de penser comme la majorité, l’opinion publique ou les élites « validées » par les médias super puissants à l’heure des sociétés connectées, qui érigent en norme de la pensée leur propre vision. Le terme de bien-pensant est à ce titre souvent péjoratif. Le philosophe Raphaël Enthoven écrit qu’« il ne suffit pas d’être bien-pensant pour bien penser ». La modernité se targue d’offrir des plateformes ouvertes au débat, propice à l’échange dans un climat cordial et démocratique. L’essence du réseau social est, à s’en tenir aux définitions, un lieu de connexion, de partage et de création de lien entre personnes plus ou moins éloignées géographiquement, mais en aucun cas une police de la pensée. Dans la même veine, les pays développés, démocratiques pour la plupart, se prévalent d’être les garants des libertés individuelles, dont la liberté d’expression. Pourtant, la censure est allègrement utilisée par les nouveaux détenteurs du pouvoir, les médias et les réseaux sociaux, sans que personne ne s’en indigne. L’hypocrisie est poussée à son paroxysme. En effet, il ne faut pas oublier que les réseaux sociaux recherchent le profit et par conséquent refusent la diffusion d’opinions dissidentes qui indignent la doxa, qui elle-même appelle au boycott. Récemment, la blogeuse Marie-Anne Chabin s’indignait contre les directives politico-médiatiques et les atteintes à la liberté d’expression de plus en plus récurrentes sur les réseaux sociaux et les plateaux de télévision.


« Qui peut être contre le bien ? Personne.

Qui peut être contre la pensée ? Personne.

Qui peut être contre la bien-pensance ? Beaucoup de monde, j’espère ! »

L’hégémonie de la bien-pensance est le reflet de nos sociétés culpabilisées en marche vers la dégénérescence qui s’en tiennent au politiquement correct et à la bienséance par peur de provoquer l’indignation. Les opinions, au rythme des libertés, sont à sens unique. Les réseaux sociaux, les médias dits « mainstreams » bombardent leurs consommateurs actifs ou passifs d’un ramassis de banalités toutes brossées dans le sens du poil de la pensée unique. A l’heure de l’omniprésence du numérique, une parole de travers devient vite virale, c’est pourquoi il est tenu de soigner toute pensée, toute parole, toujours s’excuser de penser ce que l’on pense vraiment et s’assurer de ne surtout pas faire le jeu de l’extrême droite, au risque d’être immédiatement discrédité ou dépeint comme un monstre. C’est pourquoi les dissidents sont peu audibles dans les médias mainstreams. Ils sont tenus par la peur, la peur de l’étiquette, du discrédit et des conséquences parfois bien plus dramatiques comme la perte d’un emploi par exemple. Jeannette Bougrab, politicienne française fut contrainte de s’exiler en Finlande à la suite des attentats contre Charlie Hebdo tant la pression médiatique était devenue insupportable à la suite de ses propos sur Charlie Hebdo. Autre exemple, le politicien Jérémie Bréaud s’indigne contre « ces bien-pensants [qui] tellement convaincus d’être dépositaires de la seule morale qui vaille, c’est-à-dire la leur, finissent par se partager entre eux le monopole de la parole tant ils arrivent à nous culpabiliser de ne pas penser comme eux. » Ainsi la bien-pensance peut-elle être définie comme un fléau idéologique, l’opinion majoritaire et bruyante des élites urbaines qui veulent interdire à ceux qui pensent différemment de s’exprimer, en attendant de pouvoir leur interdire de penser.


A ce titre, un exemple est particulièrement révélateur parmi tant d’autres. Yann Moix et Léa Salamé, deux égéries de l’élite parisienne, polémistes sur le plateau d’« On n’est pas couchés » interrogeaient Michel Onfray. Après avoir rassuré le prévenu de ne pas lui faire l’insulte suprême de l’accuser de « faire le jeu du Front National », Yann Moix lui demande ; « Qu’est-ce-que le peuple ? ». Une question à laquelle Michel Onfray répond sincèrement, avant de s’attirer les foudres de son interlocuteur qui voulait n’entendre qu’une réponse, sa réponse précisément. Ainsi le débat d’idée se meurt-il au profit d’une opinion majoritaire portée par les élites occidentales gangrenées par le politiquement correct. Le témoignage de l’acteur François Rollin est un autre indicateur de l’hégémonie et de la coercition des médias sur les idées. Évincé de la station France Inter à cause d’idées dissidentes, il s’insurge contre le média qui aurait « Marine Le Pen est prononcé on ait des vomissements. Moi je n’aime pas Marine Le Pen, je ne voterai pas pour elle, mais je n’ai pas des vomissements, je ne feins pas de m’évanouir quand o une ligne éditoriale qui veut qu’on soit dans la compassion automatique, que dès que le nom den parle d’elle. Et bien ça ce n’est pas assez. Pour France Inter ça veut dire que je suis un peu sympathisant nazi. » Certains déçus du système, rebelles incorrects souvent à droite de l’échiquier politique et intellectuel parlent même d’une dictature de la bien-pensance, de diktats, d’une chasse aux « réacs ». Les mots sont forts, la bien-pensance est une nouvelle pensée unique qui assoit son autorité au travers des médias et des réseaux sociaux qui détiennent le pouvoir déserté par la politique soumise au post-modernisme. Ainsi les réseaux sociaux s’autorisent-ils un droit de regard sur le débat d’idées et ont vite fait de marginaliser un courant de pensée. Trump est censuré sur Twitter, plateforme qui par ailleurs ne censurait pas le meurtrier de Samuel Paty jusqu’à son acte.


En conclusion, il est essentiel de prendre du recul vis-à-vis des réseaux sociaux et de savoir croiser les sources afin de se forger son esprit critique et sa propre opinion libérée des carcans de la bien-pensance. Les réseaux-sociaux ont artificialisé les échanges, le social est un leurre. Au sein de ces systèmes et mondes virtuels, l’utilisateur ne consomme la plupart du temps qu’un contenu lié à ses idées. L'algorithme de sélection des “contenus intéressants” participe de l’ancrage ou de la radicalisation de l’utilisateur. Par ailleurs, les individus ne mesurent plus leur responsabilité sous couvert de l’anonymat que leur offrent les réseaux sociaux. Les idées des Anciens reprises par les idées de la Renaissance sont plus que jamais d’actualité ; réapprendre à penser par soi-même, assumer par ailleurs ses idées et refuser le « prêt-à-penser » militant.

Agathe Lecoulant


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